Les recommandations de Sarah Fortin

Le Bruit des moteurs - Philippe Grégoire
Pour l’audace et l’inventivité, la signature cinématographique un peu décalée, trop rare dans le cinéma d’ici. Parce que s’intéresser aux douaniers canadiens est en soi une proposition qui vaut étrangement le détour.

Dehors Serge Dehors - Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe
Pour la sensibilité face au sujet et la cinématographie sans concession. Parce que ça parle de notre incapacité à faire face parfois aux souffrances de ceux qu’on aime, parce que le personnage principal n’est pas celui qu’on pense.

20th Century - Matthew Rankin
Pour le génie de la proposition qui ne peut émerger que du cerveau d’un artiste d’exception. Parce que n’importe qui d’autre que Matthew Rankin aurait ennuyé ferme avec une satire surréaliste sur William Lyon Mackenzie King. En fait, personne d’autre n’aurait pensé à la faire, encore moins à la réussir.

Pinocchio - André-Line Beauparlant
Pour un film qui s'inscrit si magnifiquement dans un corpus documentaire personnel et fort, d’œuvre en œuvre. Parce que le terreau si fertile des histoires de famille atteint un sommet, et ici, la fiction se fait clencher à plate couture par la vraie vie, en termes de surprise et de personnages sublimes.

Le Dernier Glacier - Roger Frappier et Jacques Leduc 
Pour la mémoire du lieu, la forme éclatée entre documentaire et fiction qui est intéressante sans être parfaite, pour la présence de Robert Gravel au cinéma et la musique du chanteur innu Philippe McKenzie et parce qu’on ne pense pas assez, à mon sens, au cinéma de Jacques Leduc.

Entre la mer et l’eau douce - Michel Brault 
Parce qu’un premier film de fiction, c’est souvent touchant dans sa maladresse, que c’est le croisement parfaitement imparfait et naïf, mais magnifique, entre le talent pour le documentaire et la fiction de Michel Brault, que ça parle de déracinement, d’amour, de Montréal et du Québec d’une autre époque, qui n’est pourtant pas si lointaine.