Les recommandations de Pier-Philippe Chevigny

L’Acadie, l’Acadie?!? de Michel Brault et Pierre Perrault (1970)
C'est le film qui m'a donné envie de faire du cinéma social. C'est une œuvre largement sous-évaluée du cinéma direct, qui demeure peut-être le meilleur document sur le racisme anti-francophone au Canada.

Le Temps des bouffons de Pierre Falardeau (1985)
Sans doute l'œuvre la plus efficace, la plus concise de toute la filmographie de Falardeau. C'est un retournement très habile de la forme documentaire onéfienne traditionnelle (voix off qui dirige la lecture, montage orienté), utilisée ici comme une arme de résistance.

Kanehsatake, 270 ans de résistance de Alanis Obomsawin(1993)
L'œuvre définitive sur l'un des moments les plus importants de l'histoire contemporaine du Québec. La caméra d'Obomsawin nous permet de vivre le conflit de l'intérieur, en temps réel, en marge de l'Histoire officielle.

Mourir à tue-tête (1979)
Anne-Claire Poirier : Une œuvre d'une extrême radicalité, des décennies en avance sur son temps, qui prend le spectateur d'assaut comme peu de films l'ont fait dans l'histoire du cinéma mondial. Je n'aurai jamais le courage de le revoir.

Le Nèg' de Robert Morin (2002)
Sorte de remake contemporain de Rashomon sur la question du racisme au Québec, Le Nèg' est peut-être l'œuvre la plus complexe et la plus pertinente de Robert Morin. Vingt ans plus tard, c'est un film toujours brûlant d'actualité.

Mon Boy de Sarah Pellerin (2018)
D'une grande simplicité, le court-métrage de Sarah Pellerin m'habite intimement depuis des années, sans doute car il décrit à la perfection mon adolescence en région et le sentiment d'exclusion que j'y ressentais.